12ème Journée Mondiale du Paludisme : le Burundi s’engage au plus haut niveau pour l’élimination du Paludisme
Le Burundi a emboîté le pas à la communauté mondiale en célébrant officiellement la 12ème Journée mondiale de Lutte contre le paludisme. Pour l’édition 2019, la célébration était sous le thème « zéro palu ! Je m’engage ». Les cérémonies officielles ont eu lieu ce 7 mai 2019 à Buhiga, Province de Karuzi dans le centre du Burundi, sous le haut patronage de Son Excellence le 2ème Vice-Président de la République du Burundi. Toutes les interventions se sont focalisé sur la nécessité d’une action en synergie afin d’éliminer le paludisme, qui reste une maladie évitable et curable une fois traité à temps.
Parlant au nom de l’OMS et des autres partenaires du Burundi dans le domaine de la santé, le Dr. Ruhana Bisimwa, Délégué du Représentant de l’OMS au Burundi à retransmis le message de la Directrice Régionale de l’OMS en Afrique, en rappelant que le Paludisme reste un problème majeur de santé publique et de développement. « Zéro Palu ! Je m’engage », le thème retenu pour cette année, souligne la nécessité de donner des moyens d’action aux individus, afin que chacun prenne l’engagement personnel de sauver plus de vies et d’aider les collectivités et les économies à prospérer en éliminant le Paludisme, .apoursuivi le Dr. Ruhana.
A travers son message, il a lancé un appel, au nom de la Directrice Régionale, pour un engagement politique renouvelé en faveur de l’élimination du paludisme, et pour la hausse des investissements dans la lutte antipaludique. Le message exhorte par ailleurs le gouvernement à mobiliser toutes les ressources internes et externes requises et à promouvoir la collaboration intersectorielle et transfrontalière.
Depuis le début de l’année 2019, une recrudescence d’allure épidémique s’observe surtout dans les zones frontalières avec les pays limitrophes à l’Est (Tanzanie) ,au Nord ( Rwanda) et l’Ouest (RDC).
Dans son allocution, le Dr. Thadée Ndikumana, Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida est revenu sur la flambée du Paludisme en question et a rappelé que malgré des chiffres alarmant provenant de ces districts sanitaires, la situation du Paludisme au Burundi va plutôt en décrescendo, ce grâce aux efforts combinés du Gouvernement du Burundi et des partenaires de la santé. Revenant sur l’épidémie de Paludisme qu’a connu le Burundi en 2017, il a signalé que le Paludisme reste la cause majeure de recours aux services de santé au Burundi, avec plus de 5 millions de cas enregistrés. D’où donc l’importance de redoubler d’efforts pour s’assurer que la situation du Paludisme dans le pays ne retombe plus dans le statut d’épidémie.
En 2017, une épidémie sans précèdent avait frappé le pays surtout les Districts Sanitaires du Nord, Centre et Est du pays, avec un taux d’incidence de plus de 800 pour 1000 dans au moins 26 DS. L’épidémie a été contenue grâce à une combinaison de plusieurs facteurs dont notamment l'élaboration et la mise en œuvre d'un plan de contingence de lutte contre le paludisme au Burundi conjointement financé par le gouvernement burundais et ses principaux partenaires traditionnels dont l'Organisation Mondiale de la Santé, l'Union Européenne (UE), la Banque Mondiale et l’UNICEF.
Dans son mot de circonstance, le Deuxième Vice-Président de la République, SE le Dr. Jospeh Butore est quant à lui revenu sur les efforts déjà faits par le Gouvernement du Burundi, qui sont des contributions à la lutte contre le Paludisme. Le coût chiffré de ces efforts a été éstimé à (i) 25 352 592 600 BIF pour la gratuité des soins aux enfants de moins de 5 ans depuis l’instauration de cette mesure en 2006, (ii) 6 116 984 380 BIF pour la gratuité des traitements du paludisme simple depuis 2009, (iii) 1 028 033 380 BIF pour la gratuité des soins liés à la grossesse et accouchements.
Il a rappelé que les avancées remarquables enregistrés dans la lutte contre le paludisme le sont grâce la distribution gratuite des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action dans tout le pays, les campagnes de pulvérisation intra-domiciliaires dans les provinces les plus touchés, ainsi que la prise en charge des cas dans les structures de soins et dans la communauté.
Le Deuxième Vice-Président de la République a rappelé que la lutte contre le paludisme n’est pas une seule affaire du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida seulement, et que tous les acteurs socio-économiques ont un rôle à jouer. A ce titre, il a exhorté les différents acteurs d’user des approches innovantes pour prévenir et lutter contre le Paludisme, citant notamment l’usage des réseaux sociaux et des nouvelles technologies d’information et de communication avec messagerie SMS, pour informer, éduquer et sensibiliser les populations à se prévenir.
Les cérémonies ont été clôturées par la distribution symbolique par le Deuxième Vice-Président, le Ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida et le Délégué de l'OM, des moustiquaires imprégnés aux femmes de la communauté, ainsi que des médicaments à différents districts sanitaires et hôpitaux de la province de Karuzi.